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Les métiers oubliés du Bassin d’Arcachon : quand le passé refait surface

Rédigé le Jeudi 13 Mars 2025 à 10:00 Mis à jour le Mercredi 5 Mars 2025



Les anciens métiers, pratiqués sur le bassin d’Arcachon
Les anciens métiers, pratiqués sur le bassin d’Arcachon
Le Bassin d’Arcachon, avec ses villages ostréicoles, sa dune majestueuse et ses ports en activité, a toujours été une terre de travail et de traditions.

Mais derrière les métiers d’aujourd’hui se cachent ceux d’hier, parfois disparus, parfois transformés, mais toujours ancrés dans la mémoire locale.

Saviez-vous qu’au début du XXe siècle, certaines professions aujourd’hui inconnues faisaient vivre des familles entières sur le Bassin ?

Partons à la redécouverte de ces métiers d’antan, témoins d’une époque où l’homme et la nature vivaient en symbiose.

1. Le résinier : l’homme des forêts disparues



Autrefois, les vastes forêts de pins maritimes qui entourent le Bassin étaient exploitées pour leur résine. Le résinier était cet ouvrier agile et robuste qui incisait les troncs des pins pour en extraire la précieuse gemme, utilisée dans la fabrication de vernis, de colles ou encore de produits pharmaceutiques.

👉 Un travail aussi minutieux qu’éprouvant
  • Il gravait des entailles dans l’écorce des arbres pour récupérer la résine qui s’écoulait lentement.
  • Il passait ses journées en forêt, exposé aux intempéries et aux piqûres d’insectes.
  • La gemme récoltée était ensuite distillée dans des usines locales pour obtenir la fameuse essence de térébenthine.
 
Ce métier, autrefois essentiel à l’économie locale, a disparu avec l’industrialisation et l’arrivée des substituts synthétiques. Aujourd’hui, il ne reste que quelques pins marqués par ces entailles, souvenirs d’un passé révolu.

2. Le pêcheur de civelles : l’or transparent du Bassin

Les civelles, ces minuscules anguilles translucides, étaient autrefois l’un des trésors du Bassin d’Arcachon.

Pendant des générations, des familles entières vivaient de leur pêche, particulièrement sur les rives de la Leyre.

👉 Pourquoi cette pêche était-elle si précieuse ?
  • La civelle était un mets raffiné, très recherché en Espagne et en Asie.
  • Sa capture nécessitait une technique spécifique, avec des filets à mailles très fines appelés bosselles.
  • Les pêcheurs travaillaient de nuit, sous une obscurité complète, pour ne pas effrayer leur précieuse prise.
 
Aujourd’hui, la pêche à la civelle est strictement réglementée voire interdite dans certaines zones, à cause de la raréfaction de l’espèce. Ce métier, autrefois lucratif, est presque entièrement tombé dans l’oubli.

3. Le cordier : maître des nœuds et des amarres

Dans un territoire où la mer dicte le rythme de la vie, le métier de cordier était essentiel. Ces artisans fabriquaient à la main des cordages pour les bateaux, mais aussi pour les ostréiculteurs et les pêcheurs.

👉 Un savoir-faire technique et physique
  • Ils tressaient les fibres naturelles comme le chanvre pour créer des cordes solides.
  • Ils maîtrisaient l’art des nœuds, indispensables à la navigation.
  • Leurs créations servaient aussi bien pour l’amarrage des bateaux que pour lever les filets de pêche.
 
Avec l’arrivée des matériaux synthétiques et des usines de production en masse, le cordier traditionnel a peu à peu disparu. Aujourd’hui, quelques passionnés continuent de transmettre cet art dans des ateliers de démonstration.

4. Le goémonier : l’agriculteur de la mer



Bien avant l’essor de l’industrie chimique, le goémonier était un récolteur d’algues qui fournissait aux agriculteurs et aux industriels une matière première précieuse.

👉 Les usages du goémon sur le Bassin
  • Engrais naturel pour les cultures locales.
  • Matière première pour l’industrie pharmaceutique et cosmétique.
  • Ingrédient utilisé pour la fabrication de gélifiants alimentaires (comme l’agar-agar).
 
Le goémonier parcourait les plages du Bassin et les rives des passes océanes pour ramasser ces algues, qu’il faisait sécher avant de les vendre. Ce métier a disparu avec la modernisation de l’agriculture et l’importation d’algues d’Asie.

5. L’ouvrier des tuileries : bâtisseur du patrimoine



Avant que les toits du Bassin ne soient dominés par les tuiles modernes, c’étaient les tuiliers qui façonnaient, à la main, les tuiles en terre cuite qui recouvraient les maisons.

👉 Pourquoi ce métier était-il si important ?
  • L’argile locale était extraite, façonnée et cuite dans des fours artisanaux.
  • Chaque tuile était unique, contribuant au charme architectural du Bassin.
  • Les ouvriers travaillaient à des températures extrêmes dans les fours.
 
Aujourd’hui, les dernières tuileries artisanales ont fermé leurs portes, remplacées par des usines mécanisées. Mais les toits en tuiles traditionnelles que l’on voit encore sur certaines maisons témoignent de ce passé.

6. L’éclusier des ports ostréicoles



Autrefois, la gestion des écluses à poissons et des ports ostréicoles nécessitait un homme de confiance : l’éclusier. Ce métier consistait à ouvrir et fermer les écluses pour réguler les marées, éviter l’envasement des bassins et surveiller les stocks d’huîtres et de poissons.

👉 Un rôle clé dans l’économie du Bassin
  • Il gérait l’arrivée et la sortie des bateaux.
  • Il contrôlait la circulation de l’eau pour éviter l’asphyxie des bancs ostréicoles.
  • Il surveillait les lieux pour éviter le vol des huîtres, un problème fréquent autrefois.
 
Avec l’évolution des infrastructures portuaires et la modernisation des équipements, ce métier a disparu, remplacé par des systèmes automatisés.

Un patrimoine à préserver



Ces métiers d’antan du Bassin d’Arcachon ont marqué l’histoire locale et forgé l’identité de la région. Même si beaucoup ont disparu, ils continuent de vivre à travers les récits des anciens et les traditions qui persistent.

Si ces métiers vous intriguent, il existe encore des musées et des associations locales qui s’efforcent de les faire revivre. Certains artisans perpétuent ces savoir-faire à travers des ateliers, permettant de garder une trace de ce passé riche et fascinant.

Mon métier ancien perdu préféré est pour moi celui de la parqueuse et vous ?

💬 Connaissiez-vous ces métiers ? Avez-vous des anecdotes ou des souvenirs à partager ? Dites-nous tout en commentaire !

📍 Pour aller plus loin sur l’histoire du Bassin d’Arcachon, retrouvez nos autres articles sur bassin-arcachon.org.
 

Sébastien Sabattini
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