Les ostréiculteurs durement touchés sur le bassin d’Arcachon
Les impacts de ces phénomènes météorologiques sur le bassin d'Arcachon sont bien réels :
- des routes bloquées, des voies encombrées
- 100 000 foyers privés d'électricité en Nouvelle-Aquitaine
- des personnes blessées
- des dégâts matériels considérables, allant des véhicules et bateaux détruits aux toits arrachés.
Cependant, un secteur a été particulièrement touché par ces vagues déferlantes à répétition : l'ostréiculture, plus spécifiquement le parc ostréicole du banc d'Arguin, subissant de plein fouet les conséquences de ces tempêtes successives.
Le banc d’Arguin coupé en deux
La zone d’exploitation de la conche sud du banc d’Arguin est perdue à jamais.
Sur cette photo, le banc d’Arguin apparaît coupé en deux, après la tempête #Domingos. Sur la seconde, le banc d’Arguin avant la tempête.
Un signe de l’érosion du littoral qui s’est accrue lors de dernières tempêtes hivernales précoces. https://t.co/Y6PrmuPK8F pic.twitter.com/5JQlsCpSPC
— France 3 Aquitaine (@F3Aquitaine) November 7, 2023
Évidemment, cette transformation aura aussi des impacts sur d’autres activités puisque le banc de ARGUIN est à la fois un espace touristique accessible, une zone d’exploitation d’huîtres et une réserve pour que des oiseaux s’y posent.
Bien sûr, cette évolution aura des répercussions sur d'autres activités, étant donné que le banc d'Arguin joue un rôle multiple en tant qu'espace touristique accessible, zone d'exploitation ostréicole et réserve naturelle pour les oiseaux.
Cette redistribution va inévitablement entraîner une réorganisation totale de cet espace. À court terme, l'impossibilité d'élever des huîtres ici affectera directement la production des huîtres dans le bassin d'Arcachon.
Une huître met 3 à 4 ans à pousser : Brève histoire d’huître
L'élevage des huîtres du bassin d'Arcachon se déroule en trois étapes principales :
La fixation des larves
La première étape consiste à fixer les larves d'huîtres sur des supports. Ces supports peuvent être des bouchots, des tables ou des poches. Les bouchots sont des pieux en bois plantés dans le fond du bassin. Les tables sont des structures en bois flottantes. Les poches sont des sacs en plastique qui sont suspendus à des flotteurs.
L'engraissement
Une fois que les larves sont fixées, elles commencent à grandir. Elles se nourrissent de phytoplancton, des algues microscopiques qui sont présentes dans l'eau du bassin. Les ostréiculteurs déplacent régulièrement les huîtres pour qu'elles puissent trouver les meilleures conditions de croissance.
L'affinage
Lorsque les huîtres ont atteint la taille souhaitée, elles sont prêtes à être commercialisées. Elles sont alors placées dans des parcs d'affinage pendant quelques semaines. Pendant cette période, elles continuent à se nourrir et à développer leur goût.
L'élevage des huîtres du bassin d'Arcachon est une activité complexe qui nécessite un savoir-faire et une attention constante. Les ostréiculteurs doivent surveiller l'état de santé des huîtres, contrôler les conditions de l'eau et prendre des mesures en cas de pollution ou de maladie.
Les huîtres du bassin d'Arcachon sont réputées pour leur qualité et leur goût. Elles sont exportées dans le monde entier et font la fierté de la région.
Mais cela concerne seulement les disponibilités actuelles, car la moitié de la production du banc d’Arguin vient d'être anéantie !
En effet, la zone sud représentait 20 hectares sur les 45 du banc d’Arguin et produisait annuellement 800 tonnes d’huîtres, soit 10% de la production totale du bassin.
Concernant la production de cette année, seules 20 000 poches d’huîtres ont pu être sauvées sur les 100 000 présentes, entraînant la perte de 160 tonnes.
Le bilan des dégâts sur les autres parcs ostréicoles du bassin d’Arcachon n'est pas encore établi, mais les pertes ont probablement été plus considérables.
Ainsi, des huîtres du bassin d’Arcachon seront disponibles pour Noël, mais leur quantité ne sera pas aussi importante que prévu.
Les huîtres seront-elles plus chères à Noël ?
De plus, la question n’est pas forcément la bonne, car manger des huîtres du bassin d’Arcachon représente le meilleur soutien que l’on puisse apporter à toute la filière.
Cet acte solidaire et local, accessible à chacun selon ses moyens, constitue LE remède face à la face cachée du bassin d’Arcachon, à sa nature indomptable.